Marcel Cachin un Breton émancipé

Breton bretonnant, né à Paimpol, Marcel Cachin est surtout connu comme le principal créateur du PCF lors du fameux Congrès de Tours à la fin du mois de décembre 1920. Mais avant de devenir l’un des dirigeants de la nouvelle formation politique liée à l’Internationale de Moscou, Cachin passa trente ans de sa vie dans les rangs du Parti Socialiste SFIO dont il fut même l’un des dirigeants, député et directeur de L’Humanité, le quotidien créé par Jean Jaurès.

Professeur de philosophie, Marcel Cachin fut d’abord proche de Jules Guesde avant de se rallier aux idées de Jean Jaurès. Le jour de l’assassinat de Jaurès en juillet 1914, Cachin était à ses côtés pour tenter d’arracher la paix plus que compromise par les dirigeants politiques de l’époque ! Résultat : 10 millions de morts !

A Tours, en 1920, il y eut deux grands discours : celui de Cachin pour le mouvement révolutionnaire soutenu par Guesde et celui de Léon Blum appelant à conserver « la vieille maison ».

Cachin n’échappa pas aux drames de son temps et aux soubresauts de son parti gangrené par le stalinisme. Il fut aussi un ferme militant antifasciste, intervenant pour la cause arménienne, l’Espagne républicaine, anticolonialiste dans le cas algérien et partisan, en 1947, de la création de l’état d’Israël, cela pourrait surprendre aujourd’hui,.

Figure du mouvement ouvrier , Marcel Cachin fut aussi un défenseur acharné de la Bretagne et surtout de la langue bretonne qu’il parlait volontiers. Dans les années 1930, il fut à l’origine d’une association des « Bretons Emancipés ». Emancipés de toutes les contraintes, religieuses, politiques, économiques. L’auteur de cette conférence lui a consacré en 2021 une biographie : Marcel Cachin, un Breton émancipé, 1869-1958 aux éditions Yoran Embanner, Fouesnant,

Anticolonialiste, le Paimpolais le fut jusqu’au bout, notamment à propos de l’Algérie.

Son enterrement fut suivi par plusieurs centaines de milliers de personnes. Ce fut l’une des plus grandes manifestations populaires connues dans les rues de Paris. François Mauriac lui-même adressa un salut à Cachin : « Toute une vie donnée à la classe ouvrière, cela commande le respect ».